La sélection suisse d’aviron a choisi le lac du Causse pour son ultime stage de préparation aux Jeux olympiques. Et elle est ravie. « C’est le lieu idéal: un endroit calme, dans la nature, bien équipé et nous l’avons en exclusivité« , apprécie le manager général Christian Stoffer. Dimanche, les 19 rameurs et leurs 6 bateaux rejoindront Paris. On suivra leurs courses qui commencent dès le 27 juillet.
« On les suit sur les réseaux sociaux et ils sont là, en vrai, et on va les rencontrer. Les JO, c’est un peu notre rêve« , avoue Éline, 16 ans, licenciée au CSNB (Club des sports nautiques de Brive). Massés sur la terrasse de la base municipale, les jeunes rameurs ont admiré l’entrainement des Suisses. Impatients de leur parler et à leur arrivée, tout intimidés malgré le faible écart d’âges. « Vous voulez aller aussi aux JO ? Alors bonne chance », les apostrophe un des athlètes. Les rires fusent, le contact est établi et c’est parti pour les photos de groupe et selfies.
Hier après-midi, le stage de préparation des Helvètes a connu une petite parenthèse protocolaire avec la visite d’officiels qui ont suivi l’entrainement à bord d’une barge. Une grosse journée pour la sélection. Après les deux fois 2.000 mètres du matin, les rameurs ont enquillé quatre 500 mètres à plein puissance puis une séance d’ergomètre dans le nouvel espace sportif de la base nautique qui portera bientôt le nom d’un autre participant aux JO, bien de chez nous, le handibiker Mathieu Bosredon.
« Nous faisons trois entrainements par jour. À ce stade, on travaille sur l’intensité des séances en soignant les périodes de repos », explique leur manager général Christian Stoffer. Un rythme maintenu depuis leur arrivée le 10 juillet dernier, avec juste une journée de repos et visites alentours. L’ultime stage avant les JO pour peaufiner la préparation physique comme mentale.
« C’est le lieu idéal« , répète le manager. « On est au calme, entre deux, loin de la maison avec tous les jours les sollicitations des journalistes et avant l’effervescence des JO. C’est assez détendu, mais très intense. On a tout qui est très proche, les huit lignes d’eau balisées, les bateaux sont à l’abri dans le hangar. On a une salle de gym toute neuve, on en a fait notre base. Tout le monde apprécie d’être dans la nature, le vert, ce n’est pas juste un bassin d’aviron, c’est une ambiance. Ça nous permet de créer l’esprit suisse ici », détaille Christian Stoffer. « Et il fait un peu plus chaud que chez nous », plaisante-t-il.
Avec un atout suprême: « Nous sommes très heureux d’avoir l’exclusivité du site. On a pas besoin de se coordonner avec d’autres équipes pour les entrainements. On peut se concentrer pleinement sur la préparation. C’est ce qu’il nous fallait. Tout le monde a fait de gros effort pour que ce stage terminal se déroule au mieux. » De fait, le site est barriéré et sous vigilance des forces de sécurité.
Dimanche matin, la délégation (27 personnes au total avec les entraineurs et le staff médical) effectuera un dernier entrainement sur les eaux calmes du lac avant de partir pour le village olympique. Les Suisses, l’une des meilleurs nations en aviron, peuvent légitimement prétendre à des médailles.
« On a six bateaux sélectionnés, 19 rameurs dont deux remplaçants: c’est la plus grosse équipe que nous ayons jamais qualifiée pour les JO. » Parmi eux, le deux sans barreur masculin de Roman Röösli et Andrin Gulich, champion d’Europe puis dans la foulée champion du monde. Mais aussi le deux en poids léger de Jan Schäuble et Raphaël Ahumada, également champion d’Europe et vice-champion du monde. À surveiller aussi, le quatre de couple féminin formé par Fabienne Schweizer, Lisa Loetscher, d Pascale Walker et Célia Dupré, qui termine 4e aux championnats du monde.
Le lac du Causse recevra également en août la délégation mexicain pour les Jeux paralympiques. Dans les mêmes conditions. Beau coup de pub pour le site. « C’est encourageant. Ce qui compte, c’est le réseau », reconnait le maire de Brive et président d’Agglo Frédéric Soulier qui y voit « le résultat d’un travail de longue haleine et la récompense des investissements effectuer. De belles perspectives aussi pour l’avenir. »