Ils s’appellent Léo, Augustine, Adèle, Thomas, Eden, Gabrielle… De moyenne section au CM2, près de 600 élèves vont déambuler en ville pour déclamer des poèmes, vendredi après-midi de Foire du livre, un peu partout en ville. Rencontre à Louis Pons avec une classe de CE2 qui se prépare avec enthousiasme.
Jusqu’ici, ils avaient une vision très scolaire de l’exercice leur imposant régulièrement de réciter un texte devant toute la classe. « C’est un peu comme une chanson, mais moins long… » Avec la fraîcheur de leurs 8 ans, ils découvrent depuis la rentrée une ouverture aux mots.
« La poésie, c’est comme les lunettes, ça sert à voir mieux les choses », assure un porteur de verres. « C’est agréable à écouter et à dire. C’est beau, c’est doux. On peut exprimer les choses qu’on ressent, qu’on imagine et on peut faire ce qu’on veut avec la ponctuation. » S’ils n’en sont pas à écrire, ils goûtent déjà la saveur des mots entrelacés avec l’album qu’ils mettent en scène pour la Foire du livre : La poésie, késako ? de Thomas Vinau et Marc Majewski.
« C’est une lettre qu’il n’est jamais trop tard pour envoyer. C’est le cadeau que le silence fait aux mots… » Autant de comparaisons qu’ils vont chacun leur tour déclamer en public et « signer ». Car aux 20 enfants de CE2 est associé un élève en situation de handicap de la classe de l’IME déjà familiarisé avec ce langage gestuel. « Ça aide à se concentrer sur les mots et ça donne plus de couleurs », perçoit un de ses camarades. Ils dessinent d’ailleurs aussi leurs textes sur de petites cartes qui seront exposées à L’Ouvroir, fief de cet élan poétique pendant la Foire.
« On travaille l’écrit, l’oral, la posture, l’assurance », détaille leur maîtresse Patricia Marchi. Par petits groupes, toutes les semaines, ils répètent mots et gestes, se filment, rectifient, gagnent en voix… « Ça nous plaît beaucoup, mais on a un peu peur de se retrouver en public », avouent-ils.
Lancée l’an dernier, cette initiative baptisée « Déambulations poétiques » gagne en ampleur et va rassembler 546 élèves du primaire. « Vingt-quatre classes de huit écoles de Brive », compte Hélène Bourgès, conseillère pédagogique à l’Inspection académique. « La volonté du commissaire de la manifestation, François David, est de rendre les élèves acteurs de la Foire. »
Une ambition qui passe aussi par la venue d’une trentaine d’auteurs jeunesse dans les classes de la maternelle jusqu’au lycée. « Les enfants s’y préparent et attendent avec impatience ces rencontres qui font partie intégrante de notre projet pédagogique », assure la directrice Alexandra Cayre-Ric. Certains auront même la joie de rencontrer Jean-Pierre Siméon, invité majeur et Grand Prix de poésie de l’Académie française dont ils travaillent les textes depuis l’an dernier.
Léo, Augustine, Eden, Gabrielle, Adèle, Thomas et leurs quelque 600 camarades vous donnent rendez-vous vendredi 8 novembre à partir de 14h dans divers lieux de Brive pour entrer en résonance poétique. Ils vont se succéder, se croiser. Vous n’avez qu’à suivre un des groupes, il vous mènera à d’autres. On vous donne les lieux prévus:
- Place J. M. Dauzier
- Devant la Chapelle Saint Libéral
- Devant la mairie
- Place du Civoire
- Devant le théâtre
- Sur la Voie verte, de la Guierle aux Trois Provinces, reliant les deux principaux lieux de la manifestation.