La Ville a officiellement cédé ce matin à l’Armée le terrain où sera construite une « crèche ministérielle » de 40 berceaux. Elle accueillera les enfants de militaires comme de civils dont porteurs de handicap. État, Armée et Agglo ont également concrétisé par convention leur étroite coopération pour l’amélioration des conditions de vie des personnels militaires.
Le conseil municipal en avait adopté le principe le 3 juillet dernier, autorisant le maire à céder pour l’euro symbolique ce terrain. Un terrain de 16.756 m2 situé au Pilou, près de la caserne. L’emprise nécessaire voisine les 2.700m2. Le protocole d’accord a été signé ce matin à la caserne Laporte par le colonel Paul Sadourny, commandant du 126 et de la base de défense, pour le ministère des Armées, le préfet Étienne Desplanques pour l’État et Frédéric Soulier pour la Ville. Une signature en présence des partenaires en particulier la CAF qui ont pleinement contribué à la faisabilité du projet dont la première évocation remonte à 2019. Un dossier administratif complexe qui initie un nouveau mode de gouvernance dont chacun s’est efforcé de lisser les difficultés.
Cette crèche s’inscrit dans le cadre du Plan famille mis en place par le ministère des Armées pour améliorer la vie des militaires et des familles en tenant compte des spécificités de leur métier. Le plan de déploiement de ces « crèches ministérielles » s’appuie sur un modèle standard, avec un cahier des charges précis, ce qui permet de réduire délais et coûts (entre 2 et 3 millions d’euros entièrement financés par l’Armée). L’IGESA, l’opérateur social du ministère des Armées en assurera la maîtrise d’ouvrage. Elle permettra également le recrutement d’une quinzaine de personnes.
Mais cette nouvelle structure qui doit ouvrir au plus tard fin 2026, ne sera pas réservée uniquement au personnel militaire et bénéficiera à l’ensemble des habitants de l’agglomération. Elle permettra ainsi d’accroître l’offre de garde des jeunes enfants et accueillera neuf enfants porteurs de handicap. Ce sera « la toute première crèche ministérielle inclusive« , se sont félicités les intervenants.
« Il fallait qu’elle se fasse », a résumé le maire saluant « une démarche moderne« . Cette nouvelle gouvernance répond d’ailleurs pleinement à l’esprit de la « convention Armées – collectivités » signée ce même jour. Dans un contexte international en tension qui touche le sol même de l’Europe, induisant de fait une montée en puissance des armées, elle vient renforcer le lien armée-nation et poser les bases de nouvelles synergies.
En clair, l’armée et ses militaires ne peuvent bien fonctionner que si leurs conditions matérielles sont prises en compte et avec elles celles de leurs familles.
Par cette convention, les collectivités signataires s’engagent ainsi à leur faciliter l’accès au logement, l’accueil en mode de garde, la scolarisation des enfants, la reconversion… À leur faciliter la vie et la ville, mais aussi à travailler pour une meilleure compréhension des sujets de défense au sein de la population: classes de défense, service militaire volontaire, culture de la mémoire, emplois de réservistes… Des pistes non exhaustives dans des domaines pédagogiques, économiques ou culturelles qui contribuent à forger une citoyenneté éclairée. « Un partenariat qui a du sens et une bonne répartition des rôles et des enjeux » pour Frédéric Soulier.
« Les militaires ont des besoin qui les amènent à aller vers leur territoire », a constaté le préfet Étienne Desplanques rappelant aussi qu’ils en sont un des moteurs économiques, ce qu’avait chiffré en 2023 une étude trés fouillée de l’Insee (lire notre article Le Bison fait son poids dans l’économie locale). Nul ne peut nier les liens qui se sont déjà tissés: le 126 est profondément ancré dans Brive.
« C’est le dossier de création de crèche le plus avancé et la première convention signée dans tout le grand Sud-Ouest », a précisé le colonel Sadourny qui s’est félicité ainsi, à l’heure du Tour de France, d’être « dans le peloton de tête » des bases de défense, « ce qui prouve combien les relations entre l’armée et son environnement sont bonnes. Ces documents n’auraient pas pu aboutir aussi raidement sans cette volonté commune. »