L’amour se moque bien de l’âge

Jacqueline Corsini et Louis Faugeras, lui 92 ans, elle 86.
Jacqueline Corsini et Louis Faugeras se tenant par la main
© Fatima Kaabouch

Jacqueline Corsini et Louis Faugeras vont souffler leur première Saint-Valentin. Lui a 92 ans, elle 86. Ils se sont rencontrés en résidence autonomie et ne se quittent plus. Amoureux comme jamais.

Ils se tiennent constamment par la main et ne laissent pas filer l’occasion d’un petit baiser ou d’un geste tendre. « On se retrouve aussi bêtes que si on était jeunes. »

L’usure des ans les a poussés chacun de leur côté à quitter maison ou appartement en ville, dont ils sont toujours propriétaires, pour intégrer le cadre plus sécurisant de la résidence autonomie Odette Neuville à Tujac. Elle est arrivée en juillet 2023, lui en janvier 2024. Après des carrières déjà lointaines, elle en sous-préfecture de Brive, lui à la papeterie d’Uzerche, avec des descendances émaillant enfants, petits-enfants et même arrière-petits-enfants.

« C’est la belote qui nous a réunis. Ça a fait tilt tout de suite, on se croisait certainement avant au moment des repas, mais on ne se parlait pas. » Au fil des parties, ils se sont vite reconnus.

« Ce qui m’a plu chez lui, c’est sa gentillesse, dont il doute », avoue Jacqueline. « Moi, c’est son physique… C’est comme ça qu’on est passés de la belote à la pelote », s’amuse Louis, un brin coquin et taquin, en ne masquant rien du lourd poids de se retrouver seul. « On ne s’est jamais cachés. Ça a fait jaser au début quand on nous voyait passer le hall main dans la main. » S’attendrir aussi le personnel coutumier des relations sentimentales en résidence.

Leur amour lucide se moque bien du regard oblique. « Ce n’est pas platonique. » Ils n’en ont pas moins gardé leur appartement à chaque bout de la résidence, qui plus est à des étages différents, et séjournent une semaine chez l’un ou l’autre.

« J’ai appris à “pagailler”, chez moi, c’est plus rangé », glisse Jacqueline. Ils se sont doucement faits l’un à l’autre, se racontent leur vie d’avant, parlent du présent, de demain aussi.

Leur quotidien est tissé de multiples attentions. Ils aiment aller se promener en ville, savourer un chocolat, déjeuner au restaurant, jouer au casino, s’évader de la collectivité… Danser aussi, ils adorent ça, mais Louis ne prêterait pas sa cavalière, qu’il appelle tout naturellement « son épouse ». Des inséparables. Lui s’est d’ailleurs langui, cloîtré, pendant son absence à Noël.

« Nous sommes tout le temps ensemble. On vit comme un couple, nos familles le savent. On se chamaille un peu pour des détails. Une fois, on s’est bien fâchés, mais jamais éloignés. » Ils ne manqueront pas bien sûr de marquer, le 14 février prochain, leur première Saint-Valentin et leurs anniversaires qui suivent. Ils sont tous les deux du mois de mars, lui du 21, elle du 27. « Nous étions faits l’un pour l’autre. »

Mains entrelacées
© Fatima Kaabouch
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