Avec ces 22 000 titres téléchargeables, la bibliothèque sonore rend la lecture accessible aux déficients visuels, physiques et de plus en plus de scolaires souffrant de dyslexie.
C’est une possibilité que connaissent peu de ceux qui sont concernés. « Nous les appelons les “empêchés de lire”. On pense bien sûr aux non et malvoyants, mais il y a aussi les personnes atteintes d’un handicap moteur et qui ont des difficultés à tenir un livre ou tourner les pages, celles également atteintes d’une déficience cognitive comme la dyslexie qui rend problématique l’apprentissage de la lecture… »
Autour de Daniel Chazelas, président de l’Association des donneurs de voix, ils sont une dizaine à s’investir bénévolement pour cette bibliothèque sonore de Brive et de la Corrèze. Certains donnent de leur voix pour enregistrer des romans, ouvrages divers et revues locales, dont votre Brive mag’, d’autres de leur temps pour faire tourner la structure et surtout faire connaître cette bibliothèque aux potentiels audiolecteurs.
« Notre objectif est de leur permettre de renouer avec le plaisir des livres, de rompre l’isolement en leur donnant ou redonnant l’accès à la lecture, la littérature, l’information, le savoir. » D’autant que cette offre est totalement gratuite. Pour y accéder, il suffit de fournir un justificatif attestant du handicap. « Aucune cotisation n’est demandée, tous les services et prêts sont gratuits. »
En s’inscrivant auprès de l’association locale, les audiolecteurs s’ouvrent les enregistrements de la centaine de bibliothèques sonores que le réseau a tissée en 50 ans à travers la France. « 22 000 titres sont directement disponibles sur la plateforme de téléchargement, chaque mois en sont ajoutés plus de 200. » Pour la plupart, des romans, policiers et revues. « En fait, il y en a bien plus : si on compte ceux sur CD, le catalogue atteint 300 000 audiolivres. À Brive, nous possédons nous-mêmes 7 000 CD. » Encore faut-il le faire savoir.
Alors, depuis un an, l’association sillonne les structures du secteur du handicap, des personnes âgées et même de l’enseignement. « Nous travaillons beaucoup avec le secteur scolaire. Actuellement, nous avons plus de 300 inscrits présentant des troubles dys, autistiques ou visuels », explique Brigitte Papin.
« Et si l’ouvrage que souhaite faire étudier un professeur de français n’est pas déjà dans le catalogue, nous pouvons l’enregistrer. C’est d’ailleurs le cas en ce moment pour Le Menteur de Corneille dans sa dernière édition. Il faut deux à trois mois pour enregistrer un roman ou une pièce. » Cela peut paraître long. « Au bout de 45 minutes, la voix fatigue et il y a un aspect technique à respecter. »
Inlassablement, ces donneurs de temps/voix amènent la lecture à portée d’oreille. Une histoire d’engagement et d’inclusion. Quand la voix devient le regard, c’est une fenêtre qui s’ouvre à nouveau sur le monde.
Joindre, rejoindre ou soutenir la bibliothèque sonore
À la Maison des associations (11 place Jean-Marie-Dauzier), le jeudi après-midi de 14h30 à 17h. Également au 05.55.17.94.98 et via le site national lesbibliothequessonores.org.
Gratuit pour ses audiolecteurs, le réseau est exclusivement financé par les dons, subventions et bénévolat. L’Association des donneurs de voix étant reconnue d’utilité publique, le don ouvre droit à réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 66 % de la somme versée.
