Lutter contre les violences scolaires

La police nationale a effectué ce matin devant le lycée d'Arsonval une fouille aléatoire des sacs. Un contrôle très bien perçu par élèves et parents. "Et il y en aura d'autres", annonce le préfet.
Les agents de la police nationale fouillant les sacs des élèves à l'entrée du lycée d'Arsonval
© Fatima Kaabouch

« Même tous les matins, ça ne me dérangerait pas. Avec tout ce qui se passe en ce moment, ça permet d’améliorer la sécurité au lycée et c’est rassurant« , témoigne Jeanne en Terminale, tout aussi étonnée que ses camarades de découvrir ce jeudi matin devant les grilles un déploiement de policiers, officiels et presse. « On ne sait jamais ce qui peut arriver. Récemment, il y a eu un souci dans un établissement à côté, ça peut être angoissant. C’est important de préserver la sécurité de l’établissement », apprécie lui aussi Malo en Terminale.

© Fatima Kaabouch

Ce type de contrôles annoncé par la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, a été déclenché inopinément par le préfet Vincent Berton présent ce matin et qui livre un constat éloquent : « 50 agressions physiques ou verbales depuis la rentrée en Corrèze. Une agression grave la semaine dernière dans un lycée ici à Brive avec un jeune sous stupéfiants qui a menacé des élèves et des professeurs et qui aujourd’hui est écroué. On a une situation préoccupante des violences scolaires en Corrèze comme ailleurs en France. Nous sommes ici pour matérialiser des contrôles axés sur les stupéfiants et les armes. »

Le préfet de la Corrèze Vincent Berton présent au contrôle devant le lycée d'Arsonval
© Fatima Kaabouch

Pour répondre aux instructions du préfet, le commissaire briviste Julien Provost avait mobilisé une dizaine d’agents postés dès 7h40 aux abords du lycée d’Arsonval. « Aucune infraction n’a été constatée », relève-t-il en jugeant le bilan « très positif en terme d’image et de communication auprès des enseignants et des élèves ».

© Fatima Kaabouch

Le message se veut clair face à un phénomène de société et de montée de violences, « souvent sur fond de consommation de produits stupéfiants et de difficultés psychiques », pointe le préfet. « Les établissements scolaires sont des lieux qui doivent être des lieux de paix, des sanctuaires républicains, des lieux de savoir, d’autorité du savoir et nous ne tolérerons jamais que ce soient des lieux de violences et d’agressions. Ces opérations vont se répéter dans les semaines à venir. »

L’opération se veut aussi un message de soutien aux chefs d’établissement et aux enseignants. « Ce sont des figures d’autorité qui représentent la République auprès des plus jeunes. Il s’agit de faire corps ensemble. »

« La sécurité est une préoccupation quotidienne », abonde Franck Cutillas, directeur académique des services de l’Éducation nationale. « Nous sommes toujours en urgence vigilance attentat et à ce titre nos établissements procèdent eux aussi à des contrôles aléatoires d’entrées sorties et de sacs. Tous les collèges du département sont désormais dotés de caméras, c’est un travail conséquent qui a été mené par le Conseil général au cours de l’été. Au cas où, les images pourront être utilisées par le centre de supervision des services de police. »

David Brezel, directeur départemental de la police nationale, le préfet Vincent Berton et le DASEN Franck Cutillas
David Brezel, directeur départemental de la police nationale, le préfet Vincent Berton et le DASEN Franck Cutillas © Fatima Kaabouch

L’agression avec arme blanche commise la semaine dernière au lycée Bahuet donne un écho particulier. « Ça a été un choc pour tout le monde car on se dit que cela ne peut pas arrivé ici. Mais aujourd’hui, personne n’est à l’abri. Il fait encore heureusement très bon vivre dans nos établissements en Corrèze, mais pour autant les faits d’agressions verbales sont en augmentation vis à vis de nos enseignants. Ils doivent être respectés, protégés et je suis à chaque fois très ferme dans mes réponses. »

Une action qui n’en intervient pas moins dans un questionnement plus global sur l’état psychique et psychologique des élèves. « Une partie de notre jeunesse ne va pas bien. La question de la santé mentale doit être posée aujourd’hui dans notre société et c’est une question majeure pour l’avenir. »

© Fatima Kaabouch
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