Maxime Le Forestier rend hommage à Brassens avec un album et une tournée, mais aussi un livre Brassens et moi. Avec la complicité d’Eric Fottorino, directeur du 1 et précédent président de la Foire, le chanteur a distillé pendant une heure quelques anecdotes avec le poète sétois et souvent fait sourire une salle prête à chantonner.
« Il n’a pas sa guitare ! », s’étonne une spectatrice à l’entrée des deux compères qui s’installe devant le grand portrait de Brassens. On ne sait si le public était venu pour Brassens, décédé en 1981 et dont on célèbre les 100 ans de la naissance, ou pour Le Forestier ou les deux à la fois. Toujours est il que la grande salle était aussi comble que pour la rencontre précédente entre Xavier Emmanuelli et Matthieu Ricard.
Sans chichis ni détours, avec une bonhommie naturelle, l’interprète de Mon frère ou Éducation sentimentale, s’est raconté à travers Brassens ou évoqué Brassens à travers lui. Car les deux sont intimement liés depuis qu’à 14 ans le jeune Maxime qui s’appelait alors Bruno, quelque peu balloté par le divorce parental, décide de s’acheter une guitare. « Un instrument dont on ne prononçait pas le nom dans la famille, c’était avant 68. Je n’avais fait que de la musique classique et du chant religieux. J’avais une main gauche formée par le violon. » Il apprend l’instrument avec quatre partitions que lui vend le marchand, devinez de qui !
« Dans la même semaine, j’ai découvert la guitare, les chansons et Brassens. Je ne l’avais jamais écouté, je ne savais même pas s’il était vivant ou mort », raconte-t-il. « »Je ne comprenais pas pourquoi les gens disaient que c’était toujours la même chose. Ils s’accrochent plus au timbre qu’à l’instrument. Sous une apparente simplicité, c’est compliqué de jouer Brassens. » Le fameux mi-bémol ! « Au début, je me servais des chansons pour apprendre à jouer et progressivement je me suis amélioré. »
La première rencontre aura lieu en 1972. L’interprète de San Francisco joue en première partie du monstre sacré pendant trois semaines à Bobino. Une première rencontre brève, très professionnelle. « Je savais jouer tout ce qu’il avait publié à ce moment là. »
L’auteur compositeur s’est lancé dans la musique grâce à Brassens et c’est avec une infinie douceur, non teintée d’humour, dont il en parle. Il raconte le paternel « petit con » qu’il se sera entendu dire – « celui qui ne sait jamais fait traité de con par Brassens, ne l’a jamais rencontré » – , Gibraltar son secrétaire, Bobino, ses trous de mémoires, le trou du souffleur, les reprises de guitare… Un vagabondage teinté de beaucoup de sympathie pour celui qui ne fut ni un ami, ni un maître, ou alors son maître en chanson qui lui a permis d’éclore. Et jusqu’au bout la salle aura espéré en vain qu’il fredonne…
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