La jeune écrivaine est entrée en résidence d’écriture ce lundi 18 novembre. Près d’un mois qu’elle va mettre à profit pour son nouveau roman. L’occasion pour cette touche-à-tout artistique d’aller à la rencontre des habitants et des scolaires à la faveur d’ateliers de lecture et d’écriture. Le principe même de cette résidence d’auteur et d’artiste.
Nous l’avons rencontrée hier mardi à la médiathèque Michel Dumas aux Chapélies où elle s’apprêtait à rencontrer des scolaires et les accompagner dans la lecture à voix haute. Dès le lendemain de son arrivée. Elle a en effet débarqué de Montreuil lundi soir par le train pour s’installer jusqu’au 13 décembre dans la petite maison léguée à la Ville par Alice Hillion, avec vocation d’en faire un lieu dédié au livre. Une maison de plain-pied, en retrait de la rue Jean-Fieyre, avec tout ce qu’il faut pour être dans sa bulle, cuisine, chambre, salon, salle à manger, le tout masqué derrière un jardin. La jeune femme de 36 ans s’inscrit dans la lignée d’une trentaine d’auteurs et artistes qui se sont succédé depuis 13 ans dans ce lieu calme propice à la création.
« Pour se concentrer sur l’écriture et la lecture, c’est parfait. » Exilée dans la cité gaillarde, elle savoure pleinement cette chance de pouvoir se mettre en retrait de son quotidien. Car Sara Bourre est venue chercher à Brive du temps pour démarrer son deuxième roman. « J’avais envie de cette solitude. » Un moyen de s’extraire autant que de s’astreindre.
Son premier roman Maman, la nuit, paru en 2023 aux éditions Noir sur blanc, s’est construit avec l’altérité, celle des autres étudiants suivant comme elle le master création littéraire de Paris 8. Il raconte la disparition d’une mère en même temps que son apparition à travers le regard et les mots de sa fille. Un roman d’amour et de haine, sombre et envoûtant qui marque l’éclosion d’une nouvelle voix d’écrivain.
Commence une autre histoire qui tourne autour cette fois du relationnel entre une sœur et un frère. « J’ai le thème et la façon dont je vais construire le roman: chacun va apporter son point de vue sur l’histoire. J’ai beaucoup lu pendant une première résidence à Toulouse. Je me suis nourrie. Là, je rentre véritablement en écriture. »
Sara qui a commencé l’écriture avec la poésie, s’est formée au théâtre, travaille également dans le secteur de la voix off, entend se nourrir du territoire et de ses habitants pour continuer à ciseler sa voix d’écrivaine. Sa « solitude » ne sera donc pas totale car elle va aussi s’adonner à la médiation pendant son séjour briviste.
Elle va justement mettre son expérience au profit des quatre classes de CM1/CM2 de l’école Thérèse Simonet qui participent au concours national Les petits champions de la lecture en animant des ateliers de lecture à voix haute. « Nous allons travailler sur la voix, sur la posture. Ça m’intéresse beaucoup car je viens du théâtre. J’ai hâte de travailler avec ces jeunes. Il y a toujours un amusement, une innocence qui est rafraichissante et ça me nourrit. Ça peut aussi m’inspirer pour mon roman… »
Sara Bourre animera également un atelier d’écriture courant sur quatre séances pour une classe de seconde du lycée Cabanis et interviendra dans le cadre du club lecture de la médiathèque du centre-ville. Et elle n’a pas oublié ses baskets afin de profiter de son « immersion » pour aller courir. « Je vais vivre à un autre rythme. »