L’été est arrivé à point nommé. Une vague de chaleur et de spectateurs a envahi la ville hier soir à l’occasion d’une fête de la musique recentrée autour des places de la Halle et du Civoire.
La ville a « revêtu son perfecto et ses santiags », commence un article de L’Echo paru en 1991 au lendemain de la fête de la musique de Tulle. Un flashback proposé aux archives dans le cadre de l’exposition « Les mémoires électriques » mettant à l’honneur le rock en Corrèze des années 1970 à 1990. Très rock, l’édition 2016 le fut aussi à Brive. Un rock pop, garage ou funk en fin de soirée mais plus alternatif et hard au beau milieu de la soirée. La fête, qui programmait 11 groupes de musiciens amateurs répétant aux Studios, a en effet fait la part-belle à un rock qui envoie du lourd entre 19h30 et 21h30.
Les spectateurs, un peu pris de court et pas encore tout à fait chauds malgré les températures, ont d’abord observé les festivités de loin, laissant comme chaque année le devant de la scène au jeune public, plus prompt à se laisser aller à danser avant la nuit tombée. Mais, une heure plus tard, les rôles se sont inversés. Au Civoire, face au groupe de metal Stilborn slave, une foule compacte s’est rassemblée. Avec, au premier rang, une lignée de chevelus s’échevelant.
Dans une ambiance plus feutrée, les jardins du musée Labenche et l’auditorium Francis Poulenc ont accueilli différents ateliers et ensembles du conservatoire et notamment la classe de percussions qui a offert un spectacle savoureux à son auditoire. Quand les professeurs Marc-Antoine Million, Xavier Bluhm Soubira, Alban Guyonnet et l’élève Paul Lambert de Cursay ont rejoint la scène, les spectateurs ont d’abord cru à une équipée de bras cassés. Vite détrompés, ils ont pu apprécier le doigté aiguisé de percussionnistes qui ont habilement su jouer de leur briquet sur une partition écrite par Emmanuel Séjourné, compositeur de musique contemporaine. « Notre idée était de représenter le marimba à travers l’histoire de la musique: de la préhistoire, avec les flammes, au rock en passant par le baroque », ont-ils expliqué.
Dans le reste de la ville, la fête de la musique lancée à 18h à la médiathèque avec une conférence de Eric Tandy sur David Bowie, a battu son plein dès 21h. La plupart des terrasses de bars et restaurants y sont allés de leurs concerts, proposant d’une rue à l’autre variétés françaises ou jazzy, blues ou encore folk. Et, au détour des rues, les badauds ont eu même la surprise de rencontrer des formations plus insolites ou spontanées, comme du côté de la rue de la République où un duo accordéon et vielle a œuvré une bonne partie de la soirée. A l’angle des rues Massénat et Blaise Raynal, c’est un groupe de jeunes de 17 ans de Bossuet qui a improvisé quelques chansons autour de Vincent et sa guitare. Oubliant pour quelques heures le baccalauréat et fêtant de la plus belle des manières qui soit l’arrivée de l’été.