C’est un élément important de la construction des équipes. Le Captain’s Run est une séance d’entraînement menée non par l’entraîneur mais par le capitaine de l’équipe, en l’occurrence les deux capitaines du VX de France, Manaé Féleu et Marine Ménager qui ont tenu dans la foulée une conférence de presse.
« La semaine s’est plutôt très bien passée », estime Marine. On a eu la chance de rencontrer les Sud-Af’ (une sélection sud-africaine en stage à Marcoussis, NDLR). C’est une belle opportunité pour nous avec une équipe qui correspond aux gabarits qu’on va rencontrer ce week-end. Pour le coup, on s’est très bien préparées. On a bossé sur les points qui ont pu pécher sur les précédents matchs. On progresse… après, le verdict sera demain. »
« C’est toujours une chance de pouvoir matcher contre des filles qu’on a pas l’habitude de jouer, avec un style de rugby différent », abonde Manaé. « Ce sont des profils de joueuses plus physiques, type anglo-saxon, très puissantes et qui se déplacent peut-être un peu moins que notre style à la française. »
Demain samedi 12 avril à 13h45, le XV tricolore tentera donc de signer un troisième succès dans ce Tournoi des Six Nations 2025. Après avoir vaincu l’Irlande (27-15) puis l’Écosse (38-15), les voilà face au Pays de Galles. Pour la deuxième fois sur la pelouse briviste (les Bleues ont déjà rencontré il y a 8 ans dans ce même cadre les Galloises, et les avaient battu).
Les Bleues ont bien répété leurs gammes pour affronter demain ce XV gallois féminin qui ne va pas très bien avec une équipe en pleine transition depuis l’arrivée du nouveau sélectionneur, Sean Lynn. Pour l’instant, les Galloises n’ont pas débloqué leur compteur dans ce Tournoi. Et même si les Bleues l’ont toujours emporté lors des huit dernières confrontations entre les deux sélections (les balayant même 40 à 0 en 2024), on connait l’expression : il ne faut pas vendre la peau de l’ours, en l’occurrence le Poireau gallois. Les deux capitaines le savent bien et ne mésestiment pas leurs adversaires.
« C’est une équipe qui a beaucoup de cœur devant, dans le contact. Elles aiment aller affronter en face d’elles. Et derrière, ça joue plutôt bien rugby », pèse Manaé. « Elles ont de très bonnes joueuses avec de grosses qualités, surtout sur le triangle arrière, une paire de centre très dur au contact. La clé du match va être de ne pas tomber dans leur rythme, d’arriver à mettre notre jeu en place en les fatiguant et en allant jouer sur nos qualités qui sont la vitesse et les changements de directions. Il va falloir être présentes dès le début », renchérit Marine.
Les Bleues comptent aussi sur le public. « Les matchs en France ont toujours une saveur particulière. Pour nous, c’est vraiment un gros plus sur le terrain. Brive est un cadre particulier avec une ville qui vibre au rugby. »
Le XV de France a découvert aujourd’hui un stade vide. Demain, il sera bien plein. Le match se jouera à guichets quasi fermés (restent encore quelques places tribune et pesage). Quelque 12.000 spectateurs ! « On a été super bien accueillies à La Rochelle et on a hâte de découvrir le public de Brive. On a à cœur de montrer notre meilleur visage demain. »
Les capitaines comptent sur la ferveur du stade non seulement pour les encourager, mais aussi pour promouvoir davantage le rugby féminin. « On trouve ça hyper positif d’aller dans des endroits où l’équipe de France n’a pas l’habitude d’aller. Ça fait quelques années qu’il y a un vrai engouement. On le voit dan,s les medias, dans les clubs avec des petites filles qui se mettent au rugby. Il y a de plus en plus de reconnaissance pour notre sport… on en manque encore toujours. On aimerait que ça évolue encore plus et plus vite.
Les Françaises abordent donc tout de même le match avec confiance après ses deux premières victoires. Le staff tricolore a d’ailleurs choisi un XV axé sur la continuité. Même huit de devant, même centre de terrain… Seul changement, la titularisation d’Émilie Boulard à la place de Mélissande Llorens-Vignères. Avec cette composition, les Bleues chercheront à conserver leur parcours sans faute alors qu’elles visent un septième titre dans le Tournoi des Six Nations féminin (depuis 2018, elles n’ont pas remporté ce Tournoi dominé par l’Angleterre qu’elles affronteront en final le 26 avril, après l’Italie le 19).
Verdict demain, comme l’on dit les capitaines. Alors on soigne les cordes vocales pour porter leurs actions et on souhaite la même ambiance survoltée qu’à leur dernier match à La Rochelle face à l’Écosse.
La comp des Bleues : 15. Bourgeois ; 14. Arbey, 13. Menager (cap), 12. Amédée, 11. Boulard ; 10. Arbez, 9. Bourdon-Sansus ; 7. Okemba, 8. T. Feleu, 6. Escudero ; 5. Fall Raclot, 4. M. Feleu (cap) ; 3. Bernadou, 2. Bigot, 1. Brosseau.
Remplaçantes : 16. Riffonneau, 17. Mwayembe, 18. Khalfaoui, 19. Zago, 20. Berthoumieu, 21. Champon, 22. Bordes, 23. Queyroi.
