« Le livre est une sonde qu’on largue dans le cosmos et quand il y a un écho, on sait qu’on est vivant. » Par cette métaphore, l’auteur de Dieu n’habite pas la Havane explique sa vocation d’écrire comme sa revendication d’exister.
« La littérature est une épreuve qui a fini par consolider mes convictions », assure Yasmina Khadra. L’ancien militaire algérien, qui a combattu lui-même pendant huit ans le terrorisme dans son pays, est devenu écrivain comme à l’appel d’une vocation. « La littérature est un partage, elle permet de voyager. » Après l’Algérie, Israël, l’Afghanistan ou l’Afrique, c’est à Cuba que nous entraîne cette fois l’auteur de L’Attentat, à la découverte d’une peuple qui l’a « émerveillé » parce qu’il a su « rester éveillé dans un pays muselé ». Une découverte qui fait encore écho à sa propre quête d’écriture, au débat entre Orient et Occident, à la complexité du monde, à la trajectoire humaine qui semble éternellement enlisée dans ses instincts grégaires.
« Nous sommes des troglodytes d’hier. A défaut de cavernes, nous vivons dans des immeubles. Nous avons une roquette à la place d’un bâton. » Progrès technologique seulement pour des « peuples cheptélisés » par les médias ou les politiques, dénonce-t-il. « Ne croyais jamais qu’avec une goutte de sang on gagne la gloire », répète-t-il. Sa gloire à lui, c’est d’écrire comme un combat pour le vivre ensemble. « Pourquoi se suffire à soi alors que nous dépendons les uns des autres? », interroge-t-il.
« La facilité a toujours été un naufrage… un jour, on est au fond, dans les abysses. » Lui préfère donc se frotter avec le paradoxe: « Quand on lutte, on vit. » Humaniste, le qualifieriez-vous. « Les vrais humanistes sont ces médecins qui sortent de leur confort pour aller au fond de la brousse avec les plus démunis », rétorque-t-il. « Moi, je ne suis qu’un écrivain. J’essaie de convoquer mon époque. Le monde a toujours été imparfait. » Le tout est « d’essayer de cohabiter avec ces imperfections ».
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