À l’évidence, ces deux-là sonnent à l’unisson. D’un seul regard, les voilà saisis de contagieux fous rires. Deux bons copains qui, grâce à la musique, se jouent de leurs quelques années d’écart pourtant clivantes à ces âges.
Aaron (le « a » se prononce « ei » à l’anglaise), 21 ans, joue de la pichotte, un saxhorn qui se raréfie en dehors des brass bands. Rafaël, 16 ans, encore au lycée, de la trompette. Après un BTS informatique, l’aîné a finalement décidé de vivre totalement sa passion et n’attend plus qu’un dernier diplôme pour « devenir musicien intervenant à Toulouse ». Son cadet, en 1re générale, « hésite encore entre études scientifiques et une carrière en musique classique ».
Cette musique qui les a réunis berce leur vie comme une évidence, les amenant du Conservatoire à l’Harmonie municipale Sainte Cécile. « Un objectif » pour Rafaël qui a suivi à 10 ans la voie paternelle. « Une découverte » pour Aaron entraîné il y a 4 ans par son ami.
Dans l’orchestre, ils sont actuellement 79 musiciens, de 11 à 87 ans, pour moitié élèves du Conservatoire avec de ce fait leur cursus pris en charge. En contrepartie, ils doivent assurer la moitié au moins des commémorations de la Ville.
« On est fiers de porter l’uniforme. C’est grave stylé !
Ça donne une appartenance et une responsabilité. »
Très impliqués, Aaron et Rafaël en manquent rarement et portent beau leur tenue de rigueur (veste bleu nuit et chemise blanche logotées ou polo bordeaux l’été). « On est fiers de porter l’uniforme. C’est grave stylé ! Ça donne une appartenance et une responsabilité. C’est important de rendre hommage, de faire cohésion autour d’un passé commun… Voir les porte-drapeaux très âgés avec leurs médailles, c’est impressionnant. On a du respect pour eux. Un peu comme une reconnaissance pour ce qui nous a été transmis. » Une présence qui fait sens.
« Jouer est toujours un plaisir. »
Avec une belle complicité, ils racontent leurs samedis après-midi dédiés aux répétitions, l’attente debout sous le soleil du 14 Juillet, ce froid d’hiver qui ankylose doigts et pistons, le solennel des discours, la concentration, ce grand bonheur des sonneries en solo, l’émotion palpable d’un Chant des partisans… « Jouer La Marseillaise, ça donne des frissons. Voir les gens recueillis, c’est une Histoire bien vivante. C’est incroyable d’être là. Et les gens viennent nous remercier. »
Avec la Sainte Cécile, les deux compères s’ouvrent aussi un répertoire plus large et festif qu’ils interprètent en orchestre lors des deux concerts annuels au théâtre ou pour des événements comme la Fête de la musique. « Jouer est toujours un plaisir. » Ce dimanche 13 avril, leur concert de printemps au théâtre vous emportera à travers la nature avec un programme original sous la direction de leur chef Julien Grostin.
Entrée 12 euros, demi-tarif sous conditions. Infos et billetterie au Conservatoire au 05.55.18.17.80.
