« Seulement 4% des personnes en âge de donner le font », amorce dans le bureau du maire le docteur Michel Jeanne, directeur de l’Établissement français du sang Nouvelle-Aquitaine qui sillonne la région à l’occasion des 25 ans de l’organisme. « La Corrèze est un département parmi les plus généreux de la Nouvelle-Aquitaine. »

Si effectivement, les Corréziens se montrent un peu plus généreux qu’ailleurs avec un indice de générosité à 4,54% (contre 4% au national), on ne peut se satisfaire d’un tel ratio au vu des besoins constants et quotidiens.
D’autant qu’existe à Brive une maison du don (8 rue Vincent-Chassaing, en face de la piscine). Grâce à 3.000 donneurs, y ont été effectué 6.000 dons en 2024 : 3.600 en sang total qui sert aux transfusions et 2.400 en plasma. Ce don moins connu (aussi moins fatigant car vos globules rouges plus longs à recréer par votre organisme, vous sont restitués via un automate) est tout aussi vital. Il sert à fabriquer des médicaments dérivés du sang surtout des immunoglobulines permettant de traiter 80 maladies, 500.000 patients, avec des traitements à vie.
« La consommation de ces traitements est donc en forte augmentation. Or seulement 35% de ces produits proviennent de donneurs français bénévoles, le reste est acheté à d’autres pays avec un système qui repose plus sur l’exploitation de la misère humaine que la générosité », cible le médecin.
Le don de plasma est également crucial pour la souveraineté sanitaire française. « L’objectif d’ici 2028 est d’arriver à 50% fournis en national. » L’action est enclenchée puisqu’en deux ans ce don de plasma a progressé de 90%, passant à la maison du don qui seule peut les effectuer, de 1500 prélèvements en 2022 à 2500 en 2024.

Au delà des chiffres, c’est la nécessité du don sur lequel ont insisté les intervenants. L’élément souvent déclencheur est d’avoir une personne de son entourage ayant bénéficié de ce don, mais nul besoin d’attendre pour se sentir concerné. On peut le faire par conviction d’être utile à sauver des vies. Et surtout de façon régulière.
D’ailleurs, un étage en dessous, en salle d’honneur, les donneurs se relaient entre les mains des infirmières. Une collecte ouverte à tous à laquelle participent, au premier chef, les employés municipaux. « Nous avons une relation de fidélité avec l’EFS et l’association des donneurs de sang », confirme le maire Frédéric Soulier. Avec ce partenariat entre la Ville, l’EFS et les Donneurs de sang bénévoles qui existe depuis 2019 et a été renouvelé l’an dernier, la Ville joue pleinement son rôle en mettant à disposition des lieux pour les collectes, favorisant le fléchage et relayant l’information, participant ainsi au travail de sensibilisation pour attirer davantage de donneurs.
