« Être prêt », telle est la devise de leur 2e régiment étranger d’infanterie venu de Nîmes mener grande manœuvre en Corrèze (lire notre article Pas de panique, ce n’est qu’une guerre urbaine). Au garde à vous, tête haute, gorge serrée, les sept légionnaires étaient prêts à recevoir en salle d’honneur la naturalisation qu’ils avaient demandée.
Un capitaine, un adjudant-chef, un sergent, un caporal-chef et trois caporaux alignés derrière leur drapeau. Les uns coiffés du képi noir, Graal octroyé à partir de sous officier, les autres du blanc, caractéristique des hommes du rang.
« Aujourd’hui, par une démarche volontaire de votre part, vous venez d’acquérir la nationalité française. Par cet acte, vous vous rattachez aujourd’hui à la longue histoire de la France qui au fil des siècles a accueilli des femmes et des hommes qui se sont reconnus dans ses valeurs : la liberté, l’égalité, la fraternité« , leur a lu le sous-préfet Jacques Ranchère.

À l’appel de son nom, chacun a reçu avec une émotion contenu son décret de naturalisation. Une courte cérémonie qui n’en marque pas moins la récompense d’un parcours professionnel exigeant et d’un engagement personnel certain. « Bien plus qu’une simple formalité », pour le maire Frédéric Soulier : « Par votre ferveur, votre discipline, votre sacrifice, vous avez prouvé votre attachement à notre nation avant qu’elle vous reçoive comme les siens. »
« C’est un pays dont je suis tombé amoureux. Je suis entré dans la Légion en 2002. Après plus de 20 ans, c’est naturel de rester ici, même si je vais régulièrement en Allemagne voir ma famille », explique le capitaine Gisbert, à l’aube de passer commandant. Même volonté chez les jeunes hommes du rang.

« C’est un tournant marquant« , reconnait leur colonel Thomas Miailhes. « Tous viennent de contrées différentes. Ils ont découvert la France, sa culture, ses valeurs et ont appris à l’aimer au point de la défendre. » Le chef de corps aura quant à lui particulièrement apprécié le théâtre de l’opération Solferino en Corrèze.
« C’est un très bel exercice dans une région magnifique qui a l’avantage de fournir un terrain accidenté et vallonné. L’expérience a été très riche, humainement comme stratégiquement. La population nous a témoigné beaucoup de sympathie, même si au fur et à mesure de notre avancée, les gens n’ont cessé de nous rappeler que Brive était la ville des Bisons« , a-t-il taquiné son homologue du 126e RI, le colonel Paul Sadourny.
