Le jeudi matin au centre socioculturel Jacques Cartier, c’est Café quartier. Aujourd’hui, on y parlait utilisation des écrans par les jeunes. Parents et bénévoles inquiets sont venus chercher conseils et solutions.
Le rendez-vous hebdomadaire réunit les habitants autour d’une boisson chaude et quelques gâteaux. Une manière de créer du lien, avoir un rapport moins formel, rompre aussi pour certains avec un isolement pesant. Et vient qui veut, juste en passant ou pour les deux heures. La semaine dernière, on y a savouré l’incontournable galette.
Le « menu » de ce matin était beaucoup moins digeste, assaisonner de tous ces écrans qui peuplent notre quotidien, télévision, mobile, jeux vidéos, ChatGPT (outil d’intelligence artificielle)… Et surtout de l’utilisation trop souvent abusive qu’en font les jeunes aux yeux des parents débordés par le phénomène.
Autour de la table de ce Café quartier rebaptisé pour la circonstance Café parents, les témoignages se croisent. « Le matin, je cache la télécommande à mon fils de 6 ans pour qu’il déjeune tranquille. Il préfère regarder la télévision que jouer », déplore Ayda.
« Mes enfants sont addicts au téléphone. Au-delà de l’impact sur la santé, ça pose un réel problème de relationnel familial« , enclenche Jérôme. « Ma pré-ado passe 56 heures par semaine sur son téléphone, elle se referme sur elle-même. » Une bataille au quotidien pour ce parent venu du Pont Cardinal. « J’avais pris contact avec le centre d’addictologie, mais elle n’adhère pas à la démarche… » Tout en admettant « qu’il faut savoir accepter le progrès », ce papa impliqué cherche des solutions concrètes.
« Ça impacte même nos activés périscolaires », reconnait Bernard Bosselut, coprésident de l’AFB (Association familiale de Brive). « Nous avons du prendre la décision d’interdire les portables pendant les sorties car les parents étaient le nez sur l’écran. Comment ensuite être crédible auprès des enfants? »
« On constate qu’il y a un vrai problème de concentration et dans l’apprentissage, pour retenir les leçons », glisse Annick, l’une des bénévoles au soutien scolaire Coup de pouce.
« On se rend compte que les parents sont dépassés par la gestion des écrans. Ils sont omniprésents chez les uns, totalement interdits chez d’autres », intervient Élise Gilbert de l’association InfoDroits qui anime la réunion à l’initiative du centre Jacques Cartier et du multi accueil Arc-en-ciel qu’il abrite.
« Il y a certes des questions de santé, d’impact sur le sommeil, de développement, mais aussi des aspects juridiques : la responsabilité parentale, le droit à l’image, les risques de harcèlement sur les réseaux sociaux… » Un bien vaste sujet.
