Les organisateurs, le 126e régiment d’infanterie, son comité Plan famille et la Ville de Brive, étaient réunis ce matin dans la salle d’honneur de la caserne Laporte pour présenter la manifestation. Un nouvel événement littéraire… faut-il vraiment s’en étonner dans la ville de l’incontournable Foire du livre ?
« Ça faisait sens, comme une évidence », résume celle qui en avait depuis longtemps l’idée, Isabelle Faure-Roche, à la tête du Plan famille visant à améliorer le quotidien des militaires et de leurs familles.

« Il y aura une très grande diversité de livres« , insiste le colonel Paul Sadourny, commandant le 126e RI. Parmi eux des livres d’histoire, de stratégie, géopolitique, des essais, biographies, témoignages, romans, BD… Des ouvrages qui ont trait à la chose militaire ou écrits par des militaires ou anciens militaires dans une large panoplie d’inspirations.
Quelque 80 auteurs tout de même, et c’est remarquable pour une première, venus de toute la France. Il y aura aussi une professionnelle de l’enluminure, des drones, un simulateur de vol, un Griffon, du street art… et bien d’autres surprises à même de séduire le public et notamment les jeunes qui pourront découvrir des carrières. Ce « festival », le mot est donc bien choisi, ouvre largement l’esprit de défense et cette subtile interconnexion entre mondes militaire et civil.
Y ont d’ailleurs déjà apporté leur soutien, bien des partenaires, des sociétés dans le giron de l’armée bien sûr, et de très nombreuses entreprises, artisans ou associations de la Corrèze. « Un mécénat de proximité, signe d’une bonne intégration du 126 et représentatif du lien entre armée et nation. C’est touchant un tel élan de solidarité », applaudit le colonel Veyssière, ancien des forces spéciales, coordonnant l’organisation de l’événement.
Car nul n’est insensible à la cause que sert cette première : les blessés de tous les corps d’armée, ceux atteints dans leur chair comme ceux aux cicatrices moins visibles, meurtris dans leur âme, un sujet encore délicat au sein des soldats. « NOS blessés« , scande Isabelle Faure-Roche, « car on ne peut pas oublier ceux qui tous les jours vont donner pour nous leur vie, leur santé physique ou mentale. La Corrèze à toujours été une terre de fraternité, de souvenir et de solidarité. » Pendant la manifestation, des boites de collecte seront à disposition afin que tout un chacun puisse déposer une contribution même modique.

« Tous les bénéfices de cette journée sont destinés aux blessés. Notre objectif est de réunir la somme la plus importante pour deux établissements : l’Institution nationale des invalides et la Maison Athos à Bordeaux qui accompagne les blessés psychiques. Il est d’ailleurs envisagé de créer une telle Maison en Corrèze. Nous n’en sommes qu’aux prémisses »
Cinq conférences-débats émailleront la journée. Elles aborderont les divers aspects de ces dramatiques sacrifices et de la reconstruction, avec notamment des témoignages poignants de blessés. Est également prévue l’intervention de la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants. La manifestation bénéficie du parrainage officiel du ministre des Armées.
La musique du 6e régiment de génie en concert
Ce Festival s’achèvera par un concert avec la musique du 6e régiment du génie d’Angers, unique formation musicale de cette arme. Une première dans la région pour cette « fanfare de tradition » très sollicitée et qui fête cette année ses 130 ans. Cette « jeunette » qui a failli disparaitre, sait jouer de registres aussi bien militaires, classiques que modernes avec des notes pop rock et jazz (lire notre précédent article ici).

Le programme du concert témoigne de cette diversité en enchaînant musiques militaires,bien sur, comme La Madelon, mais aussi de films comme Gladiator, Band of Brothers, des références comme Bohemian Rhapsody, d’harmonie, jazz, ou encore des morceaux en lien avec un livre, Festival oblige, comme Alice, Dracula, The Magic Book… Tarif : 10 euros (440 places uniquement) et vous pouvez aussi faire un don. Le lien ici.
Il y aura aussi de quoi se restaurer au fil de la journée. « Nous avons tous les ingrédients pour vivre un très beau festival et une journée en famille. » L’ambition serait de le programmer tous les deux ans. « C’est une très belle initiative qui a tout son sens dans une ville de garnison et de lecture« , a salué Philippe Lescure, maire-adjoint à la Culture. « Venez nombreux », ont répété tour à tour les organisateurs… Quand un territoire fait corps.
