Qu’il faisait bon flâner sur le marché de la halle Georges Brassens, ce matin. Parmi les produits que les passants ont coutume de trouver depuis quelques temps, éclataient au cœur de la place de petits fruits charnus, aux formes oblongues. Les fraises, fraîches et fragiles, affichaient fièrement la couleur: un rouge gourmand. Un avant-goût savoureux d’été.
On aurait pu se rendre devant cet alléchant étal les yeux fermés tant les effluves douces, sucrées, mais intenses, faisaient palpiter les narines, engourdies après de longs mois d’hiver. Mais il aurait été alors bien dommage de ne pas profiter du spectacle offert par le vaste banc de fraises.
Depuis le début du mois d’avril, Aurélie vend, sur le marché, les fraises qu’elle cultive en Dordogne sous des serres chauffées. Petits et grands se relaient devant son étal pour acheter, selon les goûts et les habitudes, la Gariguette, légèrement sucrée et agrémentée d’une pointe d’acidité et la Cléry, très sucrée. Ce matin, la barquette de Gariguettes était à 2,80 euros tandis que la Cléry atteignait les 5 euros. Mais qu’importe, les enfants comme les grands en raffolent et ça faisait tellement longtemps qu’ils l’attendaient cet avant-goût d’été, qu’ils y succombent. Un seul regard suffit pour craquer, pour croquer dans sa chair juteuse.
Odette est venue avec ses petites filles. Dans son panier, du foie gras pour faire une terrine et des fraises pour l’anniversaire de Coline qui va fêter ses 8 ans. Pour Françoise, « c’est la Gariguette sinon rien », sans sucre, ni crème pour profiter de toute sa saveur. « La fraise, c’est le bonheur, ce sont les souvenirs d’enfants qui remontent », s’exclame-t-elle. Comme une petite madeleine, la vitamine C, en plus. Ce matin, c’était aussi, au stand d’Aurélie, la première sortie des asperges à 7 euros le kg. Tout un programme gustatif!